12.1.07

Etymologically correct

Autant aborder la chose sans dol et tout de go, avant qu'on me le reproche (ou, pis encore, qu'on me le reprochât!) — MJ, qu'on se le dise, n'est pas homme à laisser la veuve éplorée, l'orphelin à Duplessis, et la langue au petit bonheur la chance!

J'ai, dans mon «profil», on l'aura sans doute remarqué, utilisé les termes «félinophile» et «serpentophobe». Si l'on trouve bien des occurrences du premier ici et là, y compris sur le web, le second n'est en revanche présent dans aucun dictionnaire conséquent (même virtuel) — mais il se trouve que les deux pèchent tout autant l'un que l'autre par incorrection étymologique, ayant la fâcheuse idée de commencer en latin et de finir en grec. (On fit significativement le même reproche, au 19e siècle, à la socio/logie naissante.)

N'ayant pas, moi non plus, passé les plus vibrantes années de ma jeunesse à potasser la langue d'Eschyle et de Tony Pappas (ouk élabon polin - elpis éphè kaka...), j'ai en revanche trouvé un prodigieux site web — emetophobie.net — qui ne doit pas être loin de l'exhaustivité dans sa recension de TOUTES les phobies possibles et imaginables en ce monde sublunaire. Et, en plus, sémantiquement construites selon les règles de l'art — non mais! Ainsi — et par exemple —, selon ce fascinant répertoire, les MOLUBDOTÉMOPHOBES nourriraient une peur irraisonnée des taille-crayons alors que l'APOPATHODIAPHULATOPHOBIE serait la crainte maladive (et même quelque peu panique) d'être... constipé.

Vous ne l'avouerez pas, je sais, mais n'empêche, hein, ça en jette un max.

Toujours selon cette inappréciable source de savoir, et pour en revenir à nos bibites en objet, les amoureux des chats qui ne trippent pas forcément sur les ocelots ou les panthères longibandes seraient, à strictement parler, des AILUROPHILES invétérés (à la rigueur d'inconditionnels GALÉOPHILES) tandis que les énergumènes de mon espèce, qui ne peuvent même pas voir une couleuvre en peinture, seraient pour leur part atteints d'HERPÉTOPHOBIE chronique — voire d'irréversible OPHIOPHOBIE. Argh.

Cela dit, et même si je conçois qu'il puisse y avoir quelque mérite à ploguer de tels termes dans une partie de Scrabble, je sens que madame Perras (de la rue Mentana, verrat...) en eût trouvé l'usage plutôt snob - pour ne pas dire carrément chiant.

Euh... d'où.

En revanche, le parcours de cet site extrêmement instructif m'a également amené à penser qu'en cette période de l'année où la grippe est monnaie courante et les rhumes déjà plus nombreux que les nids de poule dans les rues de Montréal, je couvais vraisemblablement un début d'ANUPTAPHOBIE carabinée...

4 commentaires:

Bruno a dit...

Bon ben première lecture de ce site très riche en vocabulaire de toute sorte...
C'est bizarre ce petit sentiment de retourner à l'école à la lecture d'un blog...Heureusement, la langue est finement cisaillée, tourneboulée, chatoyante et ondulande à souhait.
En 2 textes, j'ai déjà appris qui était Mentana (rue voisine de la mienne) et où je pouvais trouver l'origine de toutes mes peurs !!!

Mentana Jones a dit...

Argh... ce sont mes plus plates zexcuses que je devrais alors vous présenter, cher B., si la lecture de ce blog vous a donné le sentiment de... retourner à l'ÉCOLE — quelle horreur!!! :) Rassurez-vous quand même un peu, ceci dit: il m'arrive d'être... sérieux, certes, mais... je me soigne - et ce blog devrait offrir, à cet égard, une non négligeable thérapie... :)

Babwin a dit...

Naannn MJ, ton langage est riche toucheZy pas...

C'est sans doute ton image-signature qui inconsciemment a fait peur au petit Bruno.

Remplacer la jungle et le fouet par un tableau noir et une craie ... fallait que ce soit un bel acte manqué !
Ne t'inquiètes pas MJ, la thérapie ne fait que commencer ;-)

Mentana Jones a dit...

C'est toujours le problème avec la... sémiologie: on cherche DEUX images pour le... contraste et, en général, y en a au moins une des deux qui chie, quoi... (Quand c'est pas les deux, argh...) En l'occurence, mon tableau scolaire n'a pas été perçu de manière exagérément... sexy, je le sens bien... C'était pourtant juste une façon de tenter de rappeler que MJ, comme son IJ d'nspirateur, n'est, somme toute et tout compte fait, qu'une sorte... d'instit terriblement ordinaire qui, par contre et cependant, rêve...

Merci, B., de vos mots...