28.2.07

Les pieds dans la slotche

Old sneakers never die, they just fade away


Stupendous Woman, dont j'ai déjà évoqué le blog il y a quelque temps, a entrepris récemment une série de chroniques montréalaises destinées à mieux faire apprécier aux estrangers les curiosités et idiosyncrasies de la métropole québécoise. Vous pouvez vous y rendre vous-mêmes en cliquant ici, mais je prends la liberté d'en citer un extrait qui me semble singulièrement pertinent:
«Because our weather is always so atypical, it logically follows that the Montreal idea of what constitutesweather-appropriate gearis, as a general rule, extremely confused. Let’s just put it this way: if there is one place and time where UGG boots would be appropriate, it is Montreal in the winter.


It just so happens that, contrarily to the situation in Hollywood, where no one needs sheepskin boots, most shoe stores here do not sell UGGS, nor anything, for that matter, that is likely to really protect your feet from frost-bite. Noooo... Although some of us somehow manage to find acceptable snow boots, Montreal remains the paradise of women wearing spike heels in four feet of snow and of men wearing trendy sneakers in two inches of sidewalk slush, both genders happily treading on the back of their untucked pant legs.»
Mentana Jones étant natif de la Balance, le signe absolu de la guenille et des fashion victims, il souhaite apporter sa propre contribution à ces instructives considérations. (Ça compensera un peu, disons, pour le sérieux (enfin... relatif) de certains de ses récents posts.) Comme, par ailleurs, selon l'astrologie philippine, il a un très fort ascendant Imelda, on ne lui en voudra pas de s'en tenir à corroborer — en les précisant — les observations de SW en ce qui concerne les chaussures le plus souvent portées par les mâles montréalais dans leur slotche urbaine.

Mais, d'abord, une petite réserve, tout de même: SW, s'il lui arrive de me lire, sera sûrement d'accord quant au fait qu'il y a tout de même au moins un inconvénient majeur réel et objectif au port des UGG boots à Montréal en dépit de l'indéniable (ré)confort qu'elles seraient susceptibles d'offrir à des milliers de pieds transis: avec tout le sel, le calcium, le sable (et les autres substances dont il vaut probablement mieux ne pas trop savoir en quoi elles consistent) que l'on épand sur les trottoirs et la chaussée de la ville, ces bottes — dont l'intérieur est en mouton-n'ayant-pas-forcément-été-testé-sur-un-animal mais dont l'extérieur a bien l'air d'être en bambi véritable — n'y survivent simplement pas une semaine sans avoir l'air aussi lépreuses qu'un calvaire breton, et plus imbibées que Gainsbourg et Bukowsky au last call.

Cela dit, SW a absolument raison pour ce qui concerne le look des ourlets des pantalons ayant à subir les sévices de l'hiver montréalais.


Mais qui voudrait vraiment avoir l'air de travailler dans un bureau où l'on a le droit de porter un jeans le vendredi — à condition qu'il soit, comme on dit avec l'accent de Sainte-Foy ou d'Outremont: «prrrrroprrrrrre»?!


Mais revenons à nos chaussons...

À vrai dire, le principal intérêt de préférer les sneakers, running shoes, tennis, espadrilles et autres baskets aux bottes quelque peu conséquentes — mais, en plus, je vous le demande: QUI, à part un flo en «habit de neige» (ou à moins de ne porter QUE ça sur la photo de janvier d'un calendrier XXX), qui aurait vraiment envie de porter ces... choses ?!?



— donc, le principal intérêt de préférer les sneakers, running shoes, tennis, espadrilles et autres baskets aux bottes quelque peu conséquentes tient au fait que ça leur permet beaucoup plus rapidement d'avoir l'air enfin vraiment crades, trash et destroy.


Et, de ce fait, comme il va sans dire, de ne pas survivre trop longtemps à l'arrivée des nouvelles collections...

Alors, estimés blogteurs, que vous soyez Adidas ou Puma...



Van's Yo ou Van's Emo Kid...



ou encore que, considérant que vous n'avez qu'une vie à vivre, vous estimiez que c'est en Converse qu'il convient absolument de la traverser...


... ô piétons montréalais, bonne fin d'hiver au pays de la slotche...





en attendant d'avoir, l'été prochain, de nouveau un terrible dilemme à trancher: Crocs ou Havaianas?!?...






25.2.07

Logos&bébés

Logos

Depuis le début de la campagne électorale, nous sommes, comme d'habitude, inondés de publicités partisanes qui atteignent des cimes d'insignifiance — pour ne pas dire des abîmes de désolation. (Euh... c'est un vieux truc mnémotechnique qui vient de me revenir à la mémoire, là, en lien avec l'orthographe de ces deux mots périlleux — cime et abîme, c'est-à-dire, pour se rappeler où mettre le fichu accent circonflexe: «Le chapeau de la cime est tombé dans l'abîme»...)

Oui, oui, je sais, Madame Jones passait son temps à me le dire: «Junior, vous vous écartez, là...»

Je sais, je sais... Revenons donc à...

En fait — et en plus —, mon but n'est pas (en tout cas, pas ce soir!) de bitcher la campagne électorale mais plutôt d'attirer votre attention, chers blogteurs, sur le fait suivant: si le Parti libéral a conservé le bon vieux logo qu'on lui connaît depuis des lustres,


le Parti québécois et l'ADQ, pour leur part, ont remplacé le leur par de toutes nouvelles signatures graphiques.
___

Mais là, j'avoue que j'aurais besoin d'aide pour comprendre le sens de ces... changements. Je veux dire: je ne suis pas certain d'avoir jamais vraiment compris ce que représentait l'espèce de... plumeau ou de diadème (?!?) de l'ancien logo adéquiste:

Mais, que diable est-ce que ce... V échoué sur le flanc, là, comme une barque de pêche prenant l'eau, entre le A et le D du nouveau???

Le symbole historique du PQ, lui, avait au moins un certain intérêt: il tentait de réunir (Hegel aurait peut-être hasardé: synthétiser...) le bleu et le rouge des plus anciennes traditions politiques québécoises (les «Bleus» et les «Rouges»), et la queue de son Q évoquait une espèce d'autoroute... de l'indépendance émergeant de la pénombre d'un long tunnel.

Un peu lourd, d'accord, mais quand même assez clair, kwa...


Je suppose que le nouveau vertuisme vert peut assez bien expliquer le remplacement du rouge par le vert, mais quelqu'un peut-il m'aider à comprendre l'idée de donner à la queue du Q à peu près 17 degrés counterclockwise???

Si ça se trouve, on finirait par trouver assez rafraîchissants, ma foi, et tout compte fait — euh... je parle toujours de graphisme, là, bien entendu! — les logos des deux nouvelles formations politiques en lice:

celui du Parti vert — pas exagérément subtil, certes, mais au moins... clair, lui, et, mon Dieu... non dénué de... swing — pour ne pas dire d'élégance!



et celui de Québec solidaire — quoique ce dernier ait un peu tendance à ressembler à une illustration de manuel de catéchèse des années 70 (mais qui aurait flirté avec le papier entête d'une agence de l'ONU ou... carrément forniqué avec le logo d'une fédération olympique...)



*

bébés

Deux récents — et fort beaux! — bébés arrivés dans l'entourage de MJ ces derniers jours...

Alice




et Victor




la première étant quasiment une pure-sang saguenéenne, le second devant bientôt aller faire ses dents au... Royaume.

C'est ben pour dire, , , chèèèèèèèr(e)....

*

Si ça se trouve, MJ est pas mal touché par tant de...

vie...

Encore que... lui revienne à la mémoire ces — si douloureusement beaux — mots de Yourcenar dans Alexis ou le traité du vain combat: «On ne sait jamais, devant les nouveau-nés, quelle raison de pleurer leur fournira l'avenir»...

Mais, tout compte fait, c'est sûrement mieux ainsi: trouveront eux-mêmes, les flos, lâ, lâ...





23.2.07

Au coin de la rue, euh... VI

Les Montréalais le connaissent — quoique peu nombreux sont ceux qui savent son nom — depuis son installation, en février 1972; il y a 35 ans tout rond, donc, ces jours-ci. Les touristes le découvrent avec un sourire un peu étonné, au coin de la rue Saint-Denis et de l'avenue Sherbrooke.



Mais il a changé de coin de rue à quelques reprises; on l'a abîmé, vandalisé, réparé, enduit d'une surface polymérisée pour réduire le risque de nouveaux outrages, repeint, rafraîchi de nouveau...

C'est le Malheureux magnifique,


œuvre monumentale du sculpeur Pierryves Angers, qui écrit à son sujet:

«Par son caractère asexué et ses mains de quatre doigts ni gauche ni droite, cette stylisation de la forme humaine vous appelle silencieusement à une réflexion intime sur la condition humaine et la vôtre en particulier. Concrètement devenu avec les années par sa notoriété un lieu de rendez-vous par excellence, elle vous convie tout en douceur par son attitude de repli protecteur à refaire les liens essentiels qui unissent vos vas et vient (sic) quotidien et le destin fondamental de votre vie et de votre présence sur cette petite parcelle de l'univers.»




Surtout quand l'hiver n'en finit plus de finir...

22.2.07

On SW's Request!

Et... avec toutes les félicitations de MJ!




21.2.07

«Ils vont voter, et puis après...»

Ça y est, c’est parti.

Je suis allé prendre une bière dans un bar... respectable, cet après-midi, pour fêter un... heureux événement; j'étais assis près de la fenêtre, et j'avais devant les yeux une affiche électorale — du genre le plus con qu'on puisse imaginer: électorale.

Je ne sais pas si c’est… l’âge, mais la campagne qui s’amorce aujourd’hui au Québec m’enthousiasme à peu près autant que la perspective d'une journée sans blog, d’un été sans scooter, d’une année sans sexe.

Et ce n’est qu’un début, comme disait l’autre, ou, plus exactement, qu’un… brouillon, le premier chapitre d’une longue saga qui en comportera au moins deux autres (vu qu’au Turkménistan, z’ont déjà réglé ça — vite fait bien fait — en remplaçant leur président à vie par un arracheur de dents à perpétuité) : en effet, très chers blogteurs, il nous faudra également faire avec une élection fédérale canadienne / A Canadian Federal Election et, pour les assez nombreux ceusses d’entre nous que la chose intéresse aussi, une élection présidentielle française.

Avec, dans chaque cas, des troïka aussi… inspirantes les unes que les autres :
Charest / Boisclair / Dumont
Harper / Dion / Layton
Sarkozy / Royal / Bayrou
«Nuances de gris», comme on dit dans Photoshop…

On me reprochera peut-être d’avoir omis de signaler le/la nouveau/nouvelle parti(e) québécoisE solidairE, sa passionaria dolorasa de cheftaine, et son exotique moudjahid de prince consort. Ou la nouvelle leaderesse des Verts outaouais — y en a-t-y qui se souviennent de son nom, by ze way? Ou encore, la Arlette, là, si ça se trouve, pour la douzième fois consécutive. «Ce n’est qu’un combat, poursuivons le début»!

N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires s’il vous vient — plus qu’à moi — des raisons qu’on aurait de se sentir réabusé. Enfin... je veux dire : le contraire de désabusé, quoi...

Mais, pour le moment, je vous avoue que je songe surtout, sérieusement, à ressortir des boules à mites mon vieux badge du parti

18.2.07

Chinoiseries

Vous regrettez de ne pas avoir pris, la veille du premier de l'an, la résolution d'aller vous entraîner au gym au moins douze fois par semaine. Les choses «à faire» s'accumoncèlent dangereusement sur votre table de travail alors que les échéances, elles, arrivent comme une hordes de démons de Tasmanie; vous aimeriez, de ce fait, disposer d'une machine à voyager dans le temps munie d'une grosse touche rewind rouge. Bref, nous ne sommes qu'à la mi-février, et pourtant, 2007 vous semble résolument mal barrée. Ou, pour le dire autrement, 2007 already sucks.

Eh bien... les Chinois (ainsi que plusieurs autres peuples asiatiques) nous offrent un peu cette chance — au moins... symboliquement! — en célébrant aujoud'hui-même le début de LEUR nouvelle année. On peut donc en profiter nous-mêmes pour effacer quelque peu l'ardoise de 2007 et... voilà, c'est reparti, mes kikis!!!

En plus, imaginez, c'est l'année du Cochon de feu. Et, vous savez quoi? Selon tous les astrologues (chinois, vietnamiens, thaï, nippons, coréens et khmers de... toutes les couleurs, plus les marabouts de service...) que j'ai consultés, au cours de cette année, les choses, un peu partout de par le vaste monde, ne devraient PAS toutes aller en empirant. Bon, certes, des esprits chagrins, en pensant à un certain nombre d'évènements qui vont se produire au cours des mois qui viennent (les élections au Québec, au Canada et en France, notamment), avanceront sans doute que... ça peut difficilement être... pire, en effet!

Mais enfin, et tout de même, comme disait Confucius:

Bonne année, grand nez!

*
Ou, pour le dire à la manière des vieux sages de l'ancienne Chine:

Que les puces de mille chiens galeux infestent le cul de celui qui te gâchera une seule seconde de la nouvelle année, et que les bras de cet énergumène deviennent trop courts pour qu'il puisse même espérer se le gratter...

*

Ceci dit, je prends la liberté de signaler à mes bien-aimés blogteurs qui n'en seraient pas déjà de fervents fans qu'il existe, au Jardin botanique de Montréal, un prodigieux Jardin de Chine (si ça se trouve, parmi les belles réalisations de notre ci-devant maire Géranium Ier). À mon avis, c'est l'un des lieux les plus exquis de la Métropole (et MJ ne trippe pourtant pas paticulièrement dim sum), en particulier à l'automne, au moment de la fête des lanternes — dont voici, en attendant le retour du printemps (et de la réouveture du jardin), quelques images...


Le pavillon où se figent les nuages empourprés ____Le kiosque de la douceur infinie









17.2.07

Et pour clore...

cette merveilleuse semaine de la Saint-Valentin, chers blogteurs et chères blogtrices, voici — encore! — une image en forme de... lullabye! :)

À l'an prochain — inch...


















16.2.07

Au coin de la rue, euh... V


Spécial semaine de la Saint-Valentin








16.2.1957 — 16.2.2007
Cinquante ans de cantatrice chauve non stop...


(...)

M. Martin - J'ai une petite fille, ma petite fille, elle habite avec moi, chère Madame. Elle a deux ans, elle est blonde, elle a un oeil blanc et un oeil rouge, elle est très jolie, elle s'appelle Alice, chère Madame.

Mme Martin - Quelle bizarre coïncidence! Moi aussi j'ai une petite fille, elle a deux ans, un oeil blanc et un oeil rouge, elle est très jolie et s'appelle aussi Alice, cher Monsieur!

M. Martin, même voix traînante, monotone. - Comme c'est curieux et quelle coïncidence! et bizarre! C'est peut-être la même, chère Madame!

Mme Martin - Comme c'est curieux! C'est bien possible, cher Monsieur.

Un assez long moment de silence... La pendule sonne vingt-neuf fois.

M. Martin, après avoir longuement réfléchi, se lève lentement et, sans se presser, se dirige vers Mme Martin qui, surprise par l’air solennel de M. Martin, s'est levée, elle aussi, tout doucement; M. Martin a la même voix rare, monotone, vaguement chantante. - Alors, chère Madame, je crois qu'il n'y a pas de doute, nous nous sommes déjà vus et vous êtes ma propre épouse... Élisabeth, je t'ai retrouvée !

Mme Martin s'approche de M. Martin sans se presser. Ils s'embrassent sans expression. La pendule sonne une fois, très fort. Le coup de pendule doit être si fort qu'il doit faire sursauter les spectateurs. Les époux Martin ne l'entendent pas.

Mme Martin - Donald, c'est toi, darling !

Ils s'assoient dans le même fauteuil, se tiennent embrassés et s'endorment. La pendule sonne encore plusieurs fois.

La Cantatrice chauve, Scène IV


Seule La souricière, pièce tirée d'un roman d'Agatha Christie (The Mousetrap), a été jouée plus longtemps non stop, ayant été créée au Ambassador's de Londres en 1952, c'est-à-dire cinq ans plus tôt...

Mais nous, quand même, depuis trente ans, nous avons...