16.1.07

Honest to God...

Euh... non, ce n'est pas là un slogan «born again» ni un appui subconscient à Stephen H. C'est juste une vieille expression anglo-saxonne équivalant à : «J'te jure, Arthur, sans dec, Alec»...

Dakor, Aurore et Léonore???

Donc — et honest to God! — je suis tombé, ce jour d'hui, sur un post de Josée Blanchette (oui, LA JoBlo elle-même en personne...) qui, puisant à son impressionnante moisson quotidienne de courriels ( du coeur, du cul et du cocu...), laissait ses afficionados se débattre avec le c'lui qui suit.

J'ai tenté d'y répondre ON HER F*** SITE, mind you, mais y a tellement de zigonnages pour s'inscrire sur le site de Châtelaine (qui l'héberge) que... j'ai préféré transcrire le truc et... lui donner quelque suite... ici-même, NA!

Qui m'aime me suive! :)

Alors, voici la pièce — je vous retrouve après pour le commentaire.

Chère Joblo

Ma boîte de messages courriels est toujours une source de surprises, mon divertissement perso.
Ce matin, je partage, on prend de l'avance sur la Saint-Valentin.
Mais à une condition: c'est vous qui lui répondez...

Chère Joblo,


Elle était là, sur une banquette, bien installée, quand j'ai embarqué dans le train. Je l'ai tout de suite remarquée. Fin trentaine probablement, beaux yeux bleus, beaux cheveux teints en rouge qui, avec ses yeux et son teint pâle, étaient du meilleur effet. Et des lèvres... je ne vous dit pas; à provoquer une crise de priapisme.

Elle aussi m'a remarqué, allez savoir pourquoi. Je lui jetais de ces coups d'oeil furtifs, au trois minutes. À chaque fois, elle soutenait mon regard, avec un de ces sourires en plus, large comme ça. C'est moi qui devait détourner les yeux, tant ça devenait gênant. Normalement, quand une dame n'est pas intéressée, elle détourne rapidement les yeux et hop, on comprend le message. Mais pas elle; elle ne détournait pas les yeux. J'ai interprété ce langage corporel comme une sorte d'acceptation de l'intérêt que je lui manifestais par mes regards. Je phantasmais sur elle, je ne parvenais plus à me concentrer sur la lecture de mon livre. Et cela a duré comme ça pendant les 50 minutes du trajet.

Normalement, lorsque le train arrive en gare, je suis le premier à descendre. Cette fois, je suis demeuré assis, feignant hypocritement de terminer la lecture d'un passage de mon livre. Elle est demeurée assise aussi. Je la regardais encore. Elle me regardait encore, toujours avec son beau sourire. Nous étions seuls dans la voiture. Elle s'est levée et a lentement passé devant moi, toujours en me regardant. Je l'ai timidement abordé, lui disant maladroitement qu'elle semblait de bien belle humeur aujourd'hui. Elle m'a dit un beau "oui", tout en sourire, comme soulagée que je l'aie abordée.

Puis je lui ai dit ceci : "Je vous trouve vraiment très jolie vous savez". Elle m'a dit merci. Puis j'ai ajouté : "Je voudrais vous embrasser". Elle m'a regardé avec des yeux noirs et m'a dit "Non", avec un ton qui signifiait "t'es ben bizarre toé". En descendant, elle m'a dit "Vous demandez souvent comme ça à des inconnues de vous embrasser?". J'ai répondu "Seulement lorsque j'ai un coup de foudre. Et n'ayez crainte, je ne vous importunerai plus". Et j'ai détallé comme un voleur.

La honte que je ressens maintenant; j'en suis bouleversé. Je ne sais ce qui m'a passé par la tête. J'imagine qu'avec le temps, je finirai par oublier, peut-être même à me pardonner un peu.

En attendant, je vais devoir modifier mes habitudes de voyagement. Je serais bien trop embarassé de la voir de nouveau. Qu'est-ce que j'ai été con...

Voilà, je croyais que de vous écrire cette petite histoire tellement banale de vérité me ferait du bien. Mais l'effet thérapeutique n'a pas encore "kické-in", comme on dit.

Vous qui êtes très observatrice des relations hommes-femmes, vous en pensez quoi ? Je suis sincèrement intéressé par votre opinion.

Merci.
Édouard


Bon...

D'accord avec moi? Il y a un bug.

Pourtant, une quasiment vingtaine de commentaires, de tous les sexes, si ça se trouve, ont trouvé ça... absoluement cute, et tout, et tout, recommandant à Édouard de retourner prendre le train au plus sacrant, avec le même maudit livre et les mêmes *&?%$ de stratégies de cruise, sans la moindre — au moyen âge, on appelait ça: vergogne.

Aber Ich sage euch:

Il me semble qu'il y a quand même un bug. Et que c'est à nous de le mettre en lumière...

De un: deux mecs, dans une situation, disons... analogue, se seraient retrouvés dans les toilettes du train et se seraient offert au moins trois orgasmes chacun avant que le train n'entre en gare, les laissant l'un et l'autre vaquer, guillerets et dispos, à leurs occupations quotidiennes.

OK, OK, c'était peut-être un train de banlieue, là, et il n'est pas absolument certain que ces wagons aient des WC.

Euh... on s'est quand même un peu compris, cela étant?

Revenons, donc, à notre main feature.

De deux: d'après mon très humble avis, Edouard a sauté... non pas une coche (en cela, je me range évidemment du bord de l'ensemble des commentateurs: il faudrait même quasiment lui ériger une statue, si ça se trouve, pour son étonnante et fort attendrissante audace dans ce pays dont la devise ressemble de + en + à : je-ne-veux-surtout-pas-avoir-l'air-de-draguer!) mais, peut-être, une... ligne de texte:

«Un café, ça te dirait?»

Une conviction profonde ne cesse de m'habiter, tout indigne que je sois d'en être l'hôte inconfortable:

Avec les filles, ça ne va jamais sans dire.

Que... vous en semble?

7 commentaires:

Maybe Me a dit...

AÎe, Mentana, c'est une question coriace que vous posez là!

Je ne sais pas, «pour les filles», même si aux dernières nouvelles j'en étais encore une.

Je pense que, peut-être, on en rêve, de ça. Enfin, de quelque chose qui serait enfin assez convaincant pour qu'on se passe du langage. Et puis, au dernier moment, juste avant de dire oui, on a comme des images de soi violée et en train de se vider de son sang dans des toilettes de gare, ou encore prise avec un «stalker» qui va nous obliger à déménager et changer d'identité civile dans les trois mois.

Et je vous jure, même moi qui vous parle et qui n'ai habituellement pas froid aux yeux, ça me vient, ces images-là.

Mais donnez-moi dix minutes au-dessus d'un café avec le mec, et en effet, c'est moi qui vais lui demander de l'embrasser.

J'avais pas pas envie de vous donner raison, honest to god, mais il semble bien que c'est ce que je vais de faire... *soupir* ;)

Babwin a dit...

Des nouvelles d'Edouard?

Si on disait aux lecteurs de BloJo... euh Joblo qu'Edouard n'est en fait qu'un adolescent boutonneux ou un vieux monsieur aux cheveux gras feuilletant toujours la même vieille revue porno de trains en trains... j'aimerai bien lire les commentaires...

N'ayant jamais croisé de "coup de foudre" ni de prince charmant ou autre père noël je serais bien resté sur mes gardes tout en lui déboutonnant son pantalon...

La question reste posée:
Mais pourquoi n'y a t-il pas de toilettes dans les trains de banlieue?

Anonyme a dit...

Cher Mentana Jones,

avant d'être enveloppée par les vapeurs (c'est le quotidien d'une Pythie), j'observe, sous aucune influence, que le baiser (manqué) d'Édouard suscite plus d'émotion que la notion de Maya. Pourtant… (J'y reviendrai peut-être)
Le même regard objectif, je dirais même froid, me permet de constater que vous passez allègrement du particulier au général.


Il me semble, que ces classements catégoriques, littéralement, - nous les gars, vous les filles - ça ne tient pas la route deux secondes, même les routes larges. Tant mieux pour eux si tous les gars ont, en tout temps, et circonstances, cette admirable disposition que vous leur prêtez. Tant mieux pour eux si ça les rend heureux, mais… j'ai mes doutes, tant à propos du fond que de la forme… (ne sommes-nous pas dans une discussion philosophique?)

Chez les filles, (j'en connais plusieurs, une, surtout) ça me semble plus nuancé : toutes les réactions sont possibles, selon… Seraient-elles moins soumises au déterminisme ?
Vous dites : (comment indiquer une citation ?)
Une conviction profonde ne cesse de m'habiter, tout indigne que je sois d'en être l'hôte inconfortable:

(qu'en termes discrets ces choses-là sont dites… )


Avec les filles, ça ne va jamais sans dire.

Que... vous en semble?

Il m'en semble, cher Mentana,(vous permettez que je vous appelle par votre prénom, si c'est un prénom ) que c'est un peu à côté de la vérité. Laquelle ? La mienne.

Vous me coûtez cher de temps, moi qui ai déjà un problème chronique.

La Pythie, qui s'est tapé les 22 messages chez JoBlo

à SW :
Non, il ne faut pas s'en laisser imposer par l'âge, ni par la craie et le tableau, ni même par le fouet qui se cache sous le chapeau. Papa n'a pas toujours raison.

Mentana Jones a dit...

Les GUILLEMETS, madame Pythie, les GUILLEMETS! Je veux dire, enfin... vous le savez: C'EST la plus simple manière d'indiquer une citation, même dans ces canaux post...
Ce blog est naturellement ouvert à tous les commentaires... philosophiques - si tant est que l'on tienne absolument à les affubler d'un tel épithète. Vous semblez avoir des réserves sur ma... théorie, et je ne l'ai émise qu'en espérant qu'on en ait. Mais, alors, en faisant un effort d'élagage, merci, si le coeur vous en dit, de nous dire un peu plus... pourquoi...

Babwin... je n'ai encore jamais pris de train de banlieue dans CE pays-ci (le dernier, c'était le RER de Cergy-Pontoise, vers les 11 heures du soir, et y avait tche des blacks que... si on m'avait interviouifié, là, mec, le lendemain, pour le Journal de M. ou le Figawo, peutêtrchemwamêmejem'seraistrouvéwaciste...) Mais, en effet, y a pas de WC dans ces trains-là, ce qui oblige à encore plus d'imagination...)
Mais vous me permettrez quand même de quasiment regretter que vous n'ayez jamais rencontré de père Noël charmant et fulgurant... Bon, certes, on en revient toujours, mais comment, comment - je vous le demande - évacuer ce petit côté... rosement bovaryesque, là, qui ne sommeille pourtant toujours que d'un oeil en chacun de nous...

SW - nous nous retrouverons plus tard, CARAMBA... Personne ne perd rien pour... attendre...

Mentana Jones a dit...

SW, votre accord — assez à l'arraché, certes, mais réel, je crois — ne me tient surtout pas lieu de gloire, rassurez-vous, mais il me rassure quand même un tantinet moi-même - si... ça se trouve.
Vous avez exactement saisi mon point, il me semble: je proposais (méthodologiquement...) dix minutes au-dessus d'un café avec l'Édouard-Alpha, là, pour... prendre le relai. Dix étant évidemment 8 de plus que nécessaire, en général, ceci comprenant l'enlevage des doublures fâcheuses et les inévitables mouchage du nez, en cette saison.

La question de Babwin est d'un ordre différent. Pourquoi n'y a-t-il pas de toilettes dans les trains de banlieue...

On y mijotera donc, en attendant d'y revenir...

Anonyme a dit...

Cher Mentana, sans m'offusquer de l'ambiguité de votre invitation à élaborer élagament, je vous dirai que j'ai bien senti, au premier demi-coup d'oeil l'objectif pédagogique de votre… exposé. Personne d'ailleurs, ayant lu vos «posts» (c'est comme ça que ça s'appelle ?) ne pourrait croire que votre réflexion aurait pu s'arrêter là.
Peut-être, qu'avec les femmes, ça va moins souvent sans dire, mais je ne trouve pas ça regrettable, et comment être d'accord avec un discours qui présenterait comme exemplaire un supposé comportement dont aucun mâle ne pourrait tirer gloire.

Il va sans dire que je vous propose un baiser de paix.

C'est beaucoup de réserve pour une femme toujours sensible à l'appel du… trépied.

Anonyme a dit...

Moi, si vous m'offrez un café, je décline. Je ne bois que du Earl Grey...