Slow correspondance
On parle de plus en plus, de nos jours, de ce «slow movement» qui atteint désormais aussi bien la bouffe que le travail, les voyages, l'éducation et la vie urbaine - aux antipodes, donc, du «fast food» et du «speed dating» si catactéristiques de notre époque, mais tout autant, quand on y pense, de la vertigineuse immédiateté des communications contemporaines.
La veille du jour de l'an de cette année, j'ai reçu un courriel dont voici les plus importants extraits (le reste est anecdotique, comme c'est le cas avec tout ce qui est — et gagne à demeurer — impartageable):
Vous ne me connaissez pas, je ne vous connais pas non plus. Mais pour mon 26e anniversaire, je viens de recevoir une belle lettre de vous... écrite il y a 26 ans exactement! [...]
Vous [...] avez [connu mes parents] grâce à un ami commun. Je tenais à vous dire MERCI pour cette lettre si touchante, qui m'a même fait pleurer... Vous ne vous en rappelez probablement pas, mais cela m'a tellement émue que j'ai cherché sur Internet votre nom et suis tombe sur votre site [...]
Mes parents habitent maintenant [...] et ma mère vous passe le bonjour :) Nous sommes 3 enfants maintenant.
Quant à moi, je voyage ici et là, entre [...] et [...] où j'ai laisse mon coeur... Je cherche actuellement du travail et vais me marier en août avec un [...]. La vie est pleine de surprises...
Je vous souhaite une très bonne nouvelle année et vous remercie encore une fois [...]»
En effet, je serais bien en peine de me rappeler ce que j'ai bien pu écrire dans cette lettre.
Mais je vais vous dire: je pense que ça valait la peine d'être un peu patient pour la réponse.
10 commentaires:
Slow, peut-être, mais ça ne semble pas être le rythme de la foule qui franchit votre seuil : plus de la centaine en moins de 5 jours, c'est presque la bousculade.
Ouais, c'est plus fréquenté que certains autres salons…
Même si toutes les comparaisons sont odieuses, elles nourrissent l'âme statisticienne.
Sans elles, sur quoi asseoir ses prédictions ? à moins qu'on ne soit Jo-Jo Savard (pour faire couleur locale, et montrer que j'ai des relations, même si j'ai fréquenté la belle Pauline).
La Pythie
Soyez doublement prudente, Pythie: non seulement le chef de blog va tchéker si que le profil est OK aux 3 minutes (donc, fô pas s'fier aux stats...) mais... il y a aussi tout plein de gadgets qui permettent tout le temps de savoir si un message vient de mlink.net, de sympatico.ca ou de... cgocable. Dans cette blogosphère, en fait, vaut mieux... jouer le jeu, i.e. ... jouer le jeu...
PS Et respecter les règles, bien sûr, la première étant de s'en tenir à commenter les posts, et non de jouer à... autre chose, naturellement...
Honorable Mentana Jones,
J'ai dû sauter quelques pages dans le mode d'emploi. Les règles ? Où puis-je en prendre connaissance ?
Est-il permis de commenter les commentaires ?
Et moi qui croyais que la Bloguerie était le royaume de la spontanéité…
Et comment empêcher une Pythie de pythonner ?
p.s. c'est qui ça le chef de blog ?
La beauté et l'émotion ne passent pas de mode. Cet ''instant'' de lettre s'est lentement et furtivement étiré jusqu'à aujourd'hui.
Caramba ! quel beau commentaire !
J'aimerais bien l'avoir fait !
La Pythie
Ah... slow movement... j'achète!
N'étant plus le grand sportif que j'étais autrefois (dans une vie ô combien antérieure), j'ai pris l'habitude, depuis quelques mois, de marcher jusqu'à mon lieu de travail au lieu d'utiliser le transport en commun... 75 minutes pendant lesquelles je peux mettre mes idées en ordre (ou tout simplement faire le vide, s'il n'y a pas d'idées [chose rare]).
Du transport en commun en transport solo... slowly, but surely, as they say.
C'est vrai, Pythie, qu'une Pythie... pythonne... (Vous appelleriez-vous Manon, par hasard?) Sauf, bien sûr, lorsqu'il lui arrive, un peu comme Mini-Wheat, tout compte fait, de faire de longues marches, en avalant sans doute des noisettes ou des barres granola — voire même des Mini-Wheat, si ça se trouve! —, pour se donner de l'énergie. De là d'ailleurs l'expression: la Pythie vient en mangeant.
Vous avez raison, ceci dit, Pythie, de vous émouvoir du fort beau commentaire de Caramba.
Quant à vous, MW, 75 minutes de transport pedibus cum jambis (Marc-Aurèle eût pu écrire: «Transport en commun avec moi-même»...), je ne serais trop vous en féliciter. Mais... vous venez ausi de me donner une idée, là... @ suivre...
Moins Slow que votre lettre de 26 ans, mais quand même…: ce soir, une trentaine de lettres me tombent dans les mains (si pleines qu'il a fallu ajouter les bras). Les plus anciennes datant de 2003. Elles étaient restées coïncées dans un... passage étroit.
Passe pour les cartes de Noël (quoique l'une d'elle m'annonçait le divorce d'un couple d'amis, en 2005). Quelques invitations (!) des ultimatums d'un certain Ministère que je ne nomme pas, des comptes, mais aussi une vraie lettre :
«Bonjour madame (....)
Voilà aujourd'hui sans doute un courrier assez inattendu ! Moi-même, avant hier soir, je ne connaissais pas votre nom, ni même votre existence... Mais qu'importe ? Il semble que nous ayons quelques intérêts communs.
J'ai en effet trouvé votre référence sur le site WEB de P.... D....dont je prenais connaissance pour la première fois, à la recherche (.....).»
C'était daté du 11 janvier 2006.
Un peu ébranlée.
Je n'avais pas pythifié ça.
La Pythie
Aidez-moi peut-être à essayer d'imagimer, Caramba, la papa-maman de la p'tite Française là, qui, le soir de ses 26 ans (pourquoi 26? Pourquoi pas 25 ou 29...) lui dit: ah chérie, au fait, je viens de retrouver, dans une vieille boîte à chaussures, une lettre qu'un vague ami de tes parents - perdu de vue depuis... peu de temps après que nous t'ayons... euh... fabriquée - disons... - et qui... euh... ben... lis, quoi...
...
...
...
Bon... il est peut-être mort, si ça se trouve, sinon, vieux et bedonnant, sans doute chauve, peut-être même un peu gaga... M'enfin...
Est-ce que tu reprendras de la tarte aux pomme, chérie???
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