3.2.07

Tiger Woods assassiné

UNE blogtrice attentive et pleine de ressources portait à ma connaissance, il y a quelques jours jours, l’information suivante (Cyber-Presse, 17 janvier 2007) :

Les gauchers pensent plus vite que les droitiers
Agence Science-Presse

Les personnes gauchères pensent plus rapidement que les droitières. En effet, les connections entre les hémisphères droit et gauche du cerveau s'effectueraient plus rapidement chez les gauchers selon une étude parue dans Neurophychology (...)
Ben dites donc, c'est pas trop tôt! Après des siècles de mépris et de persécution, voici que la SSSSScience, enfin, reconnaît la supériorité de notre race. Car — oui —, je ne sais par quelle magie cette blogtrice est parvenue à sa déduction, mais je lui suis très reconnaissant de m'avoir ainsi donné l'occasion de ce coming out: il se trouve en effet que MJ est un véritable gaucher — comme il y a de vraies blondes et d’authentiques crétins.

Je voudrais d'ailleurs profiter de l’occasion — ici, comme vous avez pu le constater, on fait pôst de tout bois! —, pour tenter de vous raconter l’ordalie d’avoir grandi gaucher au tournant des années 50 et 60, c’est-à-dire au temps du spoutnik, de C.R.A.Z.Y. et du Clearacil.

Par exemple: vous êtes un ado boutonneux, justement, mais, si ça se trouve, plein de bonne volonté et d’ambition. Alors, vous aimeriez bien emprunter les bâtons de golf de vot’ père afin de voir si vous êtes quelque peu doué vous-même pour ce noble sport qui, comme chacun sait, est la condition indispensable pour envisager une carrière fructueuse dans les affaires, la banque ou le parti libéral du Canada. Eh bien… non : vous vous apercevez que si vous frappiez même un ballon de basket avec ces clubs de droitier, vous vous retrouveriez immanquablement dans la trappe de sable ou le pittoresque et murmurant ruisseau. Vous en déduisez non seulement que vous ne serez jamais Tiger Woods mais que vous n’êtes vraisemblablement PAS fait non plus pour le bizness et la politique.

Autre exemple : vous êtes toujours le même ado boutonneux et plein d’hormones en pagaille mais, cette fois, dans une phase exaltée où vous vous feriez plutôt penser à Forrest Gump avec son balai. Alors, vous tentez d’emprunter une guitare à votre grand-frère ou à votre meilleur pote (pour quelques clopes à deux-pour-cinq-cennes, mettons). Et… le deal marche, mind you, vous êtes tout excité, vous êtes à la veille DU riff de votre (courte) vie — que, par comparaison, Hendrix à Woodstock, c’était du clavecin smooth. Mais là, vous vous rendez compte — une fois de plus — que ce monde n’est pas fait pour vous : il faudrait en effet que tout soit... dans l'autre sens : les cordes, les frets, les feuilles d’accord — tout… Alors, étant donné que vous ne pouvez pas encore devenir un vrai emo kid (vu que c’est pas encore inventé), vous vous mettez à lire La nausée et Les souffrances du jeune Werther. Et vous en déduisez que vous risquez de devenir un vrai nerd.

Mais… ne soyons pas cheap, un troisième exemple, allons…!

Vous êtes en Afrique. (Restons-en à ce degré d’imprécision : ça aussi, c’est bon pour les neurones, ça fait voyager l’imagination entre les deux hémisphères.) Vous avez dans les mains une puissante carabine de calibre 30-06 (avouez que ça jette quand même, hein?) Et vous vous apprêtez à faire la peau à un horrible phacochère, qui est une assez repoussante variété de sanglier d’Afrique (en fait, en anglais, ça se dit : warthog = «cochon à verrues»). Ne me croyez pas sur parole, allez voir par vous-même! Cette peu accorte bestiole a en outre l’exécrable habitude de bouffer les (déjà maigres) récoltes des pauvres paysans du coin. Ce que vous vous apprêtez à faire est donc — suivez mon regard — une bonne action. Vous êtes sur le point de devenir un moderne Robin-de-la-Savane. Et d’autant plus que celui que vous avez au bout de votre fusil, là, est un vieux bouc tyrannique, égoïste et ombrageux qui veille jalousement sur son harem, empêchant les jeunes mâles de la tribu de jeunesser à leur tour.

Alors, la narine frémissante et la broue écumant dans le toupet, vous épaulez, vous visez, vous tirez. Toute la brousse en résonne encore dans vos oreilles! PAN!, comme ils disent en France, POW!, comme on dit par icite...

Évidemment, manque de pot, vous l’avez raté — mais j’vous dis pas, hein, de ça à peine, bordel de merde, que ça sentait le poil roussi jusqu'ici! Alors, enhardi par une nouvelle décharge d'adrénaline, vous vous apprêtez à viser de nouveau. Mais, avant, il faut bien sûr que vous évacuassiez (ça, c'est un plus que parfait du subjonctif et ça vaut cher au Scrabble) la douille vide en actionnant la culasse de la carabine. Or celle-ci, il va sans dire, est elle aussi diaboliquement disposée pour être manipulée par des droitiers. Forcément, ça vous déconcentre un max le visou, le phaco a amplement le temps de se faire la malle et…

Et là, vous déduisez que, tout compte fait, vous êtes sans doute mieux de vous en tenir à la photographie.
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Cela étant, vous vous prenez tout de même à vous attendrir de reconnaissance pour vos vieux qui, à cette… sombre (j'allais presque dire: sinistre!) époque, vous l’ont quand même jouée passablement cool pour le temps: «Junior (dans ce temps-là, Mentana, n’était encore que le nom du chat de la famille), tu sais comment sont les choses, alors, tu vas te servir de ta main droite pour écrire, cékomça — et aussi s'il t'arrive de manger, un jour, à la table d’un maharadjah. Mais, pour le reste, tu… fais ce que tu veux…»

On n’a pas eu à me le dire deux fois.



Pour le fouet — bon... ça va de soi, bien entendu! Mais bizarrement, j'écris aussi de la main gauche au tableau, ayant toujours — c'est du moins mon hypothèse — davantage associé ce geste au dessin qu'à la calligraphie.

Autre bizarrerie (Léonard de V., l’un des plus célèbres membres de notre confrérie, en a laissé pas mal d’exemples connus): nous, gauchers — pourquoi? chépa —, sommes souvent capables, sans avoir jamais vraiment appris ni pratiqué, d’écrire de la main gauche, mais de droite à gauche, comme en miroir.


Tout à fait d'accord avec vous: cela n'a absolument aucune importance. M'enfin, février est encore jeune, and we've got to while the long Winter away...

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Mes nombreux blogteurs (dans certaines peuplades que j'ai eu la périlleuse occasion de croiser au fil de mes aventures, il y a trois chiffres: 1, 2 et innombrable) auront sûrement remarqué le nouveau bandeau de titre du blog de MJ. J'en dois l'installation à l'amicale compétence de Nial Babwin (dont on trouvera la blogadresse ci-contre), à qui je tiens à exprimer ici ma plus vive gratitude. Et si vous n'aimez pas ça, eh ben vous faites comme le maire de Montréal a dit de faire à propos de la saleté dégueulasse de sa ville, là, hmmm???

6 commentaires:

Valérie-Ann a dit...

Vous ne savez pas, mais je vous apprend à l'instant, que mon chat s'appelle Da Vinci... Et il a été baptisé ainsi avant la publication du célebrissime livre de l'homonyme de mon conjoint. C'est vous dire toute mon admiration pour les gauchers! D'ailleurs, rirez-vous si je vous confie que j'aurais aimé en être une? Ça fait un peu "suiveux" de dire ça, mais à tout le moins je me serais contentée d'être ambidextre, art pour lequel je me suis entraînée en vain pendant des années. Mais bref! Je voudrais vous demander un grand service: seriez vous capable de m'enseingner comment changer mon propre bandeau de titre? Je vous en serais infiniment redevable, j'ai cherché partout, et que dale... Merci d'avance!

Mentana Jones a dit...

Oh! Comme dans: Da Vinci, mon p'tit criss, pourquoi t'as fait caca juste en dehors de ta litière???
Cool, VA - comme nom de petit matou...
Je dois cependant vous avouer que MJ est un GRAND consommateur de thrillers historiques, et qu'il a tellement flashé sur Amélie P. que c'est la toune de ce film qui lui sert de sonnerie de cellulaire. (Ce qui veut dire que si vous entendez ça dans l'autobus, vous pouvez tenter le coup: Euh... Monsieur Jones???) Je dois cependant vous avouer, disais-je donc, que le roman de Brown (et le film qui en fut tiré), c'est, à mon avis, euh... un peu désolant. Au sens de: y a tellement de millions de romans qui sont tellement, tellement meilleurs dans le genre... Mais, tiens, je... sens que je vais faire un billet là-dessus, bientôt sur vos écrans...
Bon, venons-en à nos moutons...
Merci, tout d'abord, VA, d'être revenue faire un tour chez MJ: il commençait à s'ennuyer un peu de vous, là!
Pour le bandeau... Vous allez, mon Dieu, quasiment m'acculer à... une confidence! En fait, euh... j'avais le choix, hier après midi, entre une baise torride et... ce nouveau bandeau, si ça se trouve. (Bon... J'ai quand même bon espoir que je pourrai me reprendre pour... la chose, là!!!)
Mais dites-moi au moins un peu à quoi vous pensez. Je veux dire: qu'est-ce que vous aimeriez, comme bannière d'entête? Et... je vais voir ce que je peux vous suggérer...

Maybe Me a dit...

Bravo pour le nouveau look du titre, Mentana! Cette fois, vous êtes passé à la catégorie virtuose, y'a pas de doute.

Vos anecdotes de gaucher m'ont bien fait rire. J'en veux d'autres!

Valérie-Ann a dit...

Mentana, en toute honnêteté, c'est votre humour bien plus que votre verve délirante qui me tient enchaînée à ce blog!!

Bien que j'ai bien aimé le livre de monsieur Brown, je serais ravie que vous me donniez des titres de livres que vous auriez apprécié, parce que je suis à cours de littérature en ce moment, je ne sais plus quoi lire...

Bonne chance pour la reprise de votre scéance torride! J'espère que l'élu(e) ne vous en voudra pas trop!

Et concernant le bandeau, je peux m'arranger avec le graphisme, mais si vous insistez, et si ça ne vous empêche pas de vaquer à d'autres tâches autrement plus ludiques, j'aimerais bien un truc à la Mère Indigne, sobre mais drôle, qui évoquerait soit les animaux, l'environnement, la littérature ou encore la famille, mes passions principales. Cela dit, ma question était plutôt: comment je fais pour insérer la-dite image dans le haut de mon blog!! Les trucs HTML sont un mystère pour moi. Comme je dis souvent: ouvrez moi un chat, je vais comprendre, mais en programmation, je suis nulle!!

Mentana Jones a dit...

En effet, VA: les outils genre Blogspot sont très friendly user mais, de ce fait, leurs possibilités sont limitées. Par exemple, pour insérer une image dans l'entête, comme vous semblez souhaiter (à l'instar de celle de MI), il faut impérativement des manipulations HTML. Ce n'est pas hyper compliqué — quand... on sait comment! Et je suis comme vous, je n'y connais que dalle, j'ai dû avoir recours à l'aide d'un ami informaticien. N'en connaissez-vous pas dans votre entourage ou dans celui de votre Mad Scientist de tchHomme? Ou, alors, ce pourrait être le principal objectif de votre première participation au prochain r.-v. des blogueurs&blogueuses de Montréal??? Car enfin... je suppose que vous aurez envie d'y aller, non? Moi... moins: quelque part, contrairement à Alice, je pense que, tout compte fait, je préfère rester de ce côté-ci du miroir... :)

Valérie-Ann a dit...

Ouais, j'avais bien pensé demander à mon ami Méo pour le "header", mais je suis impatiente! ;) Enfin, j'attendrai, puisqu'il le faut!

Au sujet du YulBlog prochain, je me disais justement que la curiosité de discuter avec vous m'y attirerais surement, mais d'un autre côté je n'aime pas sortir sans boire, et je ne bois pas enceinte, donc... Bien que je sois très curieuse de mettre des visages sur les blogs que je lis régulièrement, seule votre présence m'aurais réellement fait faire les 2 heures de bus aller seulement! Je m'abstiendrai donc. Peut-être cet été, déjà le trajet sera moins pénible!!